Avant la conférence, le président-directeur général du port de Belledune, Denis Caron, la chef de la direction administrative et avocate générale, Jennifer Cleversey Moffitt et moi-même avons eu l’occasion unique de rencontrer des hauts fonctionnaires de ports étrangers et nationaux pour discuter de questions telles que la faisabilité, la durabilité et la capacité technologique de la production et de l’exportation d’hydrogène. Sous la houlette du Service des délégués commerciaux du Canada, nous avons également été invités à visiter le port d’Anvers-Bruges – le deuxième plus grand port d’Europe – dans la Belgique voisine. Ici, on travaille avec diligence à l’intégration de l’hydrogène dans le nouveau mélange d’énergies vertes. Le groupe adjacent CMP Tech est spécialisé dans la conversion des systèmes de carburant traditionnels des camions de transport en moteurs à hydrogène modernes et non polluants. Entièrement stables et sûrs, ils disposent également de stations de ravitaillement en hydrogène dans toute la région à cette fin. Le port lui-même a réalisé d’importantes avancées technologiques et travaille actuellement à la transition de son infrastructure afin de pouvoir également accueillir de l’hydrogène.

Ensuite, j’ai été ravie de constater les efforts considérables déployés par les organisations néerlandaises – tant publiques que privées – pour passer à une économie plus verte. Tata Steel, par exemple, prévoit d’abandonner progressivement les pratiques de fusion traditionnelles et de construire deux nouvelles installations de réduction directe du fer (DRI) au cours des prochaines années, dans le but de réduire les émissions de CO2 et d’améliorer la qualité de l’air.

De même, la compagnie néerlandaise d’électricité éolienne TenneT travaille actuellement sur des projets combinés à grande échelle d’éoliennes terrestres et en mer qui, une fois achevés, verront 69 monopiles (ou générateurs d’éoliennes) poindre dans la mer du Nord adjacente. Les plateformes de montage sont construites sur la plage, puis enfoncées dans le fond de l’océan jusqu’à une distance de 80 kilomètres. Les câbles sont également enfouis à 30 pieds sous terre dans des boîtiers de protection dont la durée de vie est estimée à 40 ans, et le courant remonte jusqu’à un petit poste de transformation terrestre où l’énergie peut atteindre les utilisateurs finaux de TenneT.

L’un des principaux domaines d’intervention du port d’Amsterdam a été le carburant d’aviation, avec 4 millions de tonnes transitant par le port chaque année. Aujourd’hui, il s’intéresse à l’hydrogène, avec pour objectif d’importer au moins 1 million de tonnes d’hydrogène vert par an à partir de 2028. La structure existante de son gazoduc peut facilement être convertie à cet usage. Le port s’intéresse particulièrement aux transporteurs d’hydrogène organique liquide (LOHC) et produit et stocke déjà du kérosène synthétique en utilisant du CO2 biogénique et de l’hydrogène vert comme matière première. Il prévoit également de développer des électrolyseurs (utilisés pour séparer l’oxygène et l’hydrogène de l’eau) dans la zone du canal de la mer du Nord. Tout cela est un signe de ce qui nous attend, non pas dans des décennies, mais dans quelques années seulement.